Cet étrange rêve…

Article : Cet étrange rêve…
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24 septembre 2015

Cet étrange rêve…

Ce matin-là, j’avais du mal à me lever. Je digérais encore mal la voix avec laquelle il m’avait dit la veille : « Demain, frappe à ma porte à cinq heures, j’ai à te parler ».
De quoi ? Je ne sais. Cela faisait quelque temps déjà que je me tenais à carreau depuis la dernière fois où il m’a listé les précautions que je devais prendre quant à mes fréquentations, mes sorties nocturnes et mes comportements parfois quelque peu irrespectueux. C’était un autre petit matin il y a quelques mois à peine.

Avec rage et dédain pour ce quart d’heure avec lui que j’anticipais difficile à supporter, je déchirai la couverture sur mon corps et sortis du lit : «Va écouter ce qu’il a à te dire » me confia une voix intérieure ! J’ai à peine attendu le temps de refroidir (vous savez, ce truc de tous les matins quand on est encore jeune) pour enfiler un pantalon et un tricot sale…

Toc Toc, Papa, c’est moi !

  • Entre; c’est ouvert

Assieds-toi.

Si j’ai demandé à te parler ce matin, c’est parce que j’ai quelque chose de très important à te dire :

Tu n’es plus un enfant. Tu ramènes depuis longtemps des filles à la maison ; tu as maintenant le même âge que j’avais quand j’ai épousé ta mère. Tu es un adulte; tu connais la différence entre le bien et le mal. Je constate que tu as désormais tout ce qu’il faut pour être un homme responsable.

Avoir la chance de vivre gratuitement sous le toit de ses parents est une bénédiction; dans ton cas, je vois que cela te rend malheureusement paresseux. Tu ne veux plus te battre pour quoi que ce soit. Tu ne te rends pas compte de la chance que tu as. 

  • Il faut que tu sois autonome : quand on continue de vivre sous le toit de ses parents au-delà d’une certaine limite, c’est mauvais.
  • Il faut que tu te prépares à fonder ta famille : vivre sous le même toit que sa belle-famille (pour une femme) ou dans la maison familiale (pour l’homme) est toujours désagréable à long terme. Je sais de quoi je te parle. Tu as tes petits frères derrière toi.
  • Il faut désengorger la maison : je ne veux pas que tout le monde s’agglutine dans la seule maison que j’ai construite. Si chacun de vous fait des enfants avec tout ce que cela entraîne, ce ne sera plus vivable.

Je ne te chasse pas mon fils, mais pour que tu sois un homme mûr, il faut que tu te trouves un « chez toi ».

Quand il prononça ces mots, mon cœur bâtit d’un coup si fort que je l’entendis à mes oreilles. Je sentis les poils sur ma peau se hérisser et une chaleur dont je ne connais l’origine s’empara de moi. La peur et encore la peur commencèrent à m’envahir.

A cet instant précis : Toc Toc ! Toc ! J’entendis un, deux, trois coups sur ma fenêtre :  « Gil, tu ne vas pas au boulot ce matin ?» C’était la voix de ma mère. Cette fois-ci je m’étais réveillé pour de vrai. Ce fut la délivrance d’un rêve qui n’était que trop réel.

Je me suis senti béni de voir que j’étais encore dans ma grande chambre, dans la maison de mon père. J’ai de suite, comme oint par l’esprit saint, compris que le bonheur ne s’appréciait que lorsqu’on l’a perdu. Ce bonheur que j’ai failli perdre dans mon rêve.

J’ai récité « Un nôtre Père », une dizaine de  » Je vous salue Marie  » par Action de grâce comme jamais auparavant. Quand je mis les pieds dehors, j’aperçus mon père, assis sur la terrasse comme à son habitude tous les matins. Je me suis empressé d’aller lui dire : « Bonjour Papa ! tu as bien dormi ? », comme jamais je ne l’avais fait. Il était surpris et étonné. Seul moi, je sais que toujours je prierai pour que ce rêve jamais ne se réalise. !

Quand je parle de moi, je parle de vous.

Fiction

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Commentaires

Benjamin Yobouet
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haha drôle de rêve !

Gilbert LOWOSSOU
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Ah oui! Drôle et bizarre surtout

djifa Nami
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Wow quel reve, err, cauchemard!! Tu l'as vraiment echappe belle!

Gilbert LOWOSSOU
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Un cauchemard vraiment.
Dieu merci c'est resté un rêve
!