Portrait d’un jeune qui peine à trouver ses marques

Article : Portrait d’un jeune qui peine à trouver ses marques
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17 novembre 2014

Portrait d’un jeune qui peine à trouver ses marques

« Je t’ai aperçu dans un miroir et je dessine ton portrait. Peut-être ton reflet ressemblera-t-il au sien, au mien, au nôtre »

Ta triste réalité c’est que : tu as trente-deux ans, peut-être plus. Tu as des projets à réaliser. Un chez-soi à construire, une famille à fonder, des voyages à faire.

Ou plutôt, tu as beaucoup moins que trente-deux ans ; vingt-quatre, vingt-cinq ou encore moins aussi. Ce qui est sûr, c’est que  tu as de grandes ambitions. Tu veux exister par toi-même, prendre tes propres décisions et être indépendant. Tu veux affirmer ta personnalité. Tu veux découvrir le monde, tu as envie de bouger, de t’aventurer.

Pourtant tous tes rêves ne sont que chimères car :

Tu as fini tes études depuis pas mal d’années déjà mais, tu ne travailles plus ou moins pas encore. Tu vis toujours sous le toit de tes parents. Tu leur quémandes toujours le pain quotidien malgré toi, vu que tu n’as aucune source stable de revenu. Tu prends de l’âge et tu es incapable de t’assumer. Tu n’es pas très fier de toi.

Imga: Pixabay
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Ne te blâme pas, ce n’est absolument pas ta faute ; tu n’as pas souhaité cette situation.

Par rapport à ce qu’on dit, tu es d’accord avec moi sur ce principe : les enfants sont la relève de demain.

Personnellement, je ne l’aime cette phrase.Elle traduit une considération et te confère (à toi jeune), de grandes responsabilités. Celles entre autres, de poursuivre les œuvres accomplies par tes parents, de les faire fructifier, bref de « faire aujourd’hui plus qu’hier et d’avantage demain ».

Mais alors, comment es-tu censé prendre cette relève ? Si tu es obligé d’entendre l’ancien te dire : « A ton  âge, j’avais déjà un travail, une situation »  et que pour ta défense, tu n’as pas d’arguments valables ?

Image : Pixabay
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Répondras tu qu’aujourd’hui, il est plus compliqué de trouver un travail, parce qu’avant c’était facile ? Diras-tu qu’autrefois, il suffisait de décrocher son CEP (Certificat d’études primaires) pour commencer à travailler. Mais aujourd’hui, même un master ne suffit plus ? Convaincras-tu en disant que système est plus complexe, que tu fais malheureusement partie d’une génération qui n’a pas beaucoup de chances ?

Tu n’as pas d’excuses. Personne ne sera conquis par tes propos mon cher! Ta parole n’aura aucune valeur tant que ta personne elle-même n’en aura pas ! Tout bien réfléchi, Il a raison de te dire cela, l’ancien. Il a le droit de se poser des questions. Il suffit de se mettre un peu à sa place pour comprendre.

L’incapacité de la jeunesse actuelle à se faire une place au soleil est prouvée. L’inquiétude est encore plus immense, quand vous vous retrouvez face à des cas où franchement, l’avenir vous donne la chair de poule.

Les questions que JE et que TU te poses sont simples : quand prendras-tu la relève de tes géniteurs, si jusque dans leur vieil âge tu dépends encore entièrement d’eux ? Si eux n’avaient pas réalisé ce grâce à quoi tu as un toit au-dessus de ta tête et que la nuit tu poses tes oreilles sur un coussin, comment ferais-tu ? Comment feras-tu toi-même dans pas longtemps pour tes futurs enfants, dont tu redoutes déjà la naissance ?

Image: Pixabay
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Sois sûr, ils ne seront pas tout le temps là pour s’occuper de tes « charges ». D’ailleurs, n’es-tu pas celui qui dans le bon ordre des choses, devrait s’occuper d’eux dans leurs vieux jours ? Et Pourtant !

 Je ne te juge pas mon cher, je l’ai dit «  tu n’as pas souhaité cette situation »

 De quelle relève je parle d’ailleurs ?

Il ne s’agit pas de ces histoires que l’on voit dans les films là, hein ? Celles dans lesquelles le jeune homme finit ses études, marche dans les pas de « l’ancien » et attend gentiment de prendre les commandes de l’entreprise familiale. On est en Afrique ! Ces cas-là sont rares (ils existent néanmoins) excepté les modestes comparaisons que nous ferons avec nos réalités. Au mieux ici, tu reprendras une petite épicerie, ou l’étalage au marché. Ce qui ne cadre nullement avec tes ambitions ; dans ta tête tu te dis sûrement que tu as un niveau trop &levé pour ça et c’est normal.

Je parle de cette relève qui tisse sa nouvelle corde, faite de ses propres fibres à l’ancienne. Par ses propres fibres, j’entends simplement à sa manière, sans canevas de réussite prédéfinit à respecter. Je mentionne cette jeunesse qui arrive à réaliser ses projets et qui est fière de progresser par ses efforts, de voler par ses ailes, de forcer l’admiration et de gagner la reconnaissance de tous.

Les yeux plus gros que le monde ?

Le plus souvent, maintenant, on te dit que tu veux trop tout et « tout de suite » ! On te martèle que tu as des ambitions démesurées. Rassure-toi, tu n’en a pas. On te dit même que l’époque où la manne tombait du ciel est révolue, pour te persuader que tu ne fais pas assez d’efforts. C’est injuste !

Malgré toi, tu vis au rythme du vent et naturellement ton quotidien n’est pas fameux…

 

A très bientôt pour la suite.

Quel que soit ce que je dirai sur moi ou sur vous, il s’agira toujours de NOUS !

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Commentaires

Eli
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Ce personnage est loin d’être imaginaire puisqu'il représente bien la jeunesse actuelle, cette jeunesse sacrifiée. Bon billet gil.

Gilbert LOWOSSOU
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Malheureusement, beaucoup trop de jeunes se retrouvent dans ce personnage.c'est malheureux.c'est delicat aborder.Je n'ai pas trouvé mieux que de le virtualiser un peu,pourtant il demeure tres reel commme tu l'as dit.merci mon confrere!

carlos
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Comme un miroir, la plupart des jeunes togolais se verront à travers ce post. Merci d'en avoir parlé! J'attends la suite!

Gilbert LOWOSSOU
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La suite tres prochainement Carlos! Merci et à nous relire tres bientôt